Si Dragon Ball a apporté à Toriyama Akira gloire et fortune cette œuvre a aussi bridé sa fibre créatrice. Mais commençons par le commencement. Designer d’origine, Toriyama quitte son poste assez rapidement pour faire carrière comme mangaka. Lauréat du prix Young Jump lors du concours organisé par le magazine Shonen Jump, il est remarqué par l’éditeur Shueisha qui lui donne sa chance.
Les influences de Toriyama sont à chercher du coté des films de HongKong et des Etats-Unis, dont il aime les scènes d’action et la narration. Sa grande passion reste toute fois les maquettes, qui lui permettent d’inventer ses propres véhicules, où de leur donner un aspect plus futuriste en modifiant légèrement leur design. On peut ainsi trouver dans le magazine de modélisme Tamiya des maquettes dont il s’est inspiré pour Docteur Slump ou Dragon Ball.
La carrière de Toriyama commence réellement en 1978 avec une nouvelle intitulée Wonder Island, qui sera suivie de courtes histoires humoristiques. On remarque l’influence de personnages comme Superman, Tarzan ou l’Inspecteur Harry.
Docteur Slump, publié en 1980, devient sa première série régulière et le hisse au rang de grand auteur. Sur 18 volumes, Toriyama raconte l’histoire du village Pingouin, sorte d’univers idéal et délirant d’où toute violence est absente. L’œuvre s’adresse avant tout à un public d’enfants et joue sur un humour scatologique pas toujours de bon goût, mais auquel on résiste difficilement : c’est un succès massif au Japon. Une série TV sera mise en chantier avec pas moins de 243 épisodes et de nombreux films et téléfilms.
Alors que Docteur Slump est encore en cours de publication, l’auteur travail sur de nombreuses nouvelles dont Dragon Boy, qui servira de matrice au fameux Dragon Ball. Ce manga entamé en 1984 remporte un succès rapide qui ne se dément pas. 42 volumes narreront les aventures de Son Goku et de ses amis. Toriyama donne une dimension mythique à son récit, faisant de ses personnages des surhommes, qui deviennent plus fort à chaque nouvel adversaire. Idée de génie, les personnages vieillissent au fur et à mesure de leurs aventures, se marient et ont des enfants, qui leur volent à leur tour la vedette. L’attachement des lecteurs pour les personnages, ainsi que le concept de super-guerrier, fera de ce titre un best-seller mondial, avec une série de plus de 420 épisodes et près d’une douzaine de films. Si les débuts de la série voient le talent de Toriyama « exploser », la partie où Son Goku devient adulte commence à l’ennuyer. Ses éditeurs le contraignent toutefois à continuer. Tout en écrivant Dragon Ball, il travail sur d’autres histoires en espérant que le succès viendra d’autres horizons. C’est peine perdue, et l’homme se voit devenir l’homme d’une série. Lassé de dessiner un manga avec lequel il n’a plus d’affinité, il clôture la série avec son 42eme tome. Il s’essaye alors à d’autres titres plus légers comme Cowa !, qui renoue avec l’esprit de Docteur Slump, mais sans succès, et fini par publier Kajika, un clone de Dragon Ball. Vient ensuite l’adaptation Dragon Ball GT, pour laquelle Toriyama livre le concept et quelques illustrations. Depuis il a écrit SandLand, puis Neko Majin, un manga humoristique reprenant les héros de Dragon Ball Z sous une forme SD.
Il ne faudrait toutefois pas croire que son talent se limite aux mangas. Toriyama s’occupe aussi du magazine V-Jump qui a publié la suite de Docteur Slump, tout en couleur, ainsi que Go Go Ackman !, l’histoire d’un démon insupportable. Il est aussi designer pour de nombreux jeux vidéo, dont la série des Dragon Quest, Chrono Trigger ou plus récemment de Blue Dragon sur Xbox 360. Toutes ses œuvres son aisément reconnaissable à la patte graphique si particulière.
Son dessin se caractérise par un trait simple avec des personnages en rondeurs : il est difficile de confondre Toriyama avec l’un de ses collègues. Certains prétendent à ce sujet qu’il est autodidacte et qu’il a appris le dessin seul.
Toriyama est un auteur essentiel dans le paysage du manga, mais il se trouve aujourd’hui contraint par le public à lui donner du Dragon Ball, ce à quoi il se refuse. Un cas qui prouve que les mangaka sont avant tout dépendants de la bonne volonté de leurs lecteurs.
Œuvres :
1978 : L’ile merveilleuse
1979 : L’ile d’Haraï
1979 : Inspecteur Tomato
1980 : Dr Slump
1981 : Pola & Roïd
1981 : L’évasion
1981 : Dr Slump (animation)
1982 : Pink
1982 : Mad Matic
1983 : Chobit
1983 : Dragon Boy
1983 : TongPoo
1984 : Dragon Ball
1985 : L’apprenti Mangaka
1986 : Mister Hô
1986 : Dragon Ball (animation)
1987 : Lady Red
1987 : Kennosuke
1988 : Sonchoh
1988 : Kosuke & Rikimaru (animation)
1988 : Appel Pop (animation)
1988 : Mamejiro
1989 : Soramaru
1990 : Wolf (histoire illustrée)
1990 : Kennosuke (animation)
1990 : Cashman
1992 : Dub & Peter
1993 : Go Go Ackman !
1996 : Alien X Peke
1996 : Toki Mecha
1997 : Bubul
1998 : Cowa !
1999 : Kajika
2000 : SandLand
2001 : Neko Majin
2003 : L’ange Toccio (histoire illustrée)
2006 : Cross epoch
2007 : Blue Dragon
2007 : Blue Dragon (animation)
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