Inoue Takehiko passe son enfance sur l’île de Kyushu, se passionnant pour le sport, notamment pour le baseball et le basket, mais aussi le dessin. Son destin se scelle lors du concours Tezuka organisé par le magazine Jump en 1988. Inoue remporte le premier prix avec Kaede Purpule! Cette histoire tourne déjà autour du basket et représente un héros prénommé Rukawa Kaede, un nom que l’on trouvera dans Slam Dunk. Inoue devient alors l’assistant d’Hojo Tsukasa pendant 10 mois.
Après quelques nouvelles qu’il renie aujourd’hui, le mangaka passe à la vitesse supérieure en 1989 avec Slam Dunk. Hanamichi, un voyou aux cheveux décolorés, se voit rejeté par une fille qui lui préfère un joueur de basket. Sa haine pour ce sport grandit jusqu’au jour où il rencontre Haruko, douce jeune fille dont il tombe aussitôt amoureux, et qui est fan de basket. Pour lui faire plaisir, Hanamichi s’intègre dans l’équipe du lycée. Le tour de force d’Inoue est d’avoir fait de son héros un néophyte complet. Ainsi Hanamichi cumule les fautes au début de sa formation, mas s’affirme au cours des tomes de part sa volonté de se dépasser. Ainsi le lecteur peu familier avec les règles du basket s’amuse à découvrir ce sport, tout comme le héros. Grand amateur de ce jeu, Inoue s’applique à rendre les mouvements crédibles et réalistes.
A la différence d’autres mangas sportifs, qui font se succéder les matches, l’auteur prend le temps de donner de l’épaisseur à son personnage en nous faisant notamment assister à son entraînement. Il sait aussi donner vie à d’autres figures charismatiques qui ont leurs personnalités, et qui volent souvent la vedette au héros. Les matches sont en générale difficiles, les joueurs en sueur, la tension devient plus forte au fur et a mesure que la fatigue s’installe et que les fautes se multiplient. Slam Dunk s’arrête au bout de 31 tomes en 1996, avec pas moins de 100 millions d’exemplaires vendus à travers le monde.
Pendant les deux années qui suivent, Inoue lance un nouveau manga de basket, Buzzer Beater, qui a la particularité d’être diffusé sur le net. Plutôt délirante, cette série entièrement en couleur met en scène un tournois intergalactique de basket. Quatre personnages s’affrontent, pour occuper la même position au sein d’une équipe qui est en train d’être montée. L’un deux s’appelle Hideyoshi et s’avère être un joueur d’un talent exceptionnel. Diffusé sous forme de chapitres de 6 pages, le manga à ensuite été publié au sein de Jump Magazine, puis édité sous forme de 5 volumes. Le manga est encore disponible sur le site de l’auteur.
En 1998, Inoue retourne à la publication sur papier avec Vagabond. Adapté du Best-seller Musashi de Yoshikawa Eiji (La pierre et le sabre et La parfaite lumière, Ed. J’ai lu), le manga met en scène Miyamoto Musashi, célèbre bretteur. Dans un style beaucoup plus réaliste, Inoue raconte l’histoire d’un homme en plein apprentissage. A l’instar d’Hanamichi, qui doit surmonter son orgueil et sa maladresse pour marquer des paniers, Musashi doit apprendre à canaliser sa violence pour atteindre l’étape supérieure dans l’art du sabre. Remarquablement écrit, le manga ne cesse de jouer avec le lecteur en lui faisant miroité l’arrivée d’un combat pour mieux délier le temps et rendre chaque regard, souffle ou pensée déterminant. Loin d’être un récit d’action, Vagabond est bien une œuvre de réflexion, dans laquelle l’art du sabre s’apparente à une philosophie de vie.
En 1999, l’auteur entame l’écriture de son dernier travail en date : Real raconte la vie de Nomiya, lycéen qui a du abandonner ses études à cause d’un accident de moto. Sa rencontre avec un joueur de basket en fauteuil roulant va lui redonner goût à la vie.
A 40 ans, Inoue est encore un jeune auteur. Sa grande force semble résider dans sa capacité à répondre aux attentes du public, tout en construisant patiemment une œuvre qui lui tient à cœur. A l’instar de ses personnages, Inoue semble être en constant apprentissage, apprenant de ses erreurs, faisant évoluer son graphisme. Avec seulement 4 œuvres majeures publiées, il est devenu l’un des mangaka les mieux payés au japon et, à la différence de ces collègues, il détient les droits de ses oeuvres. Une singularité exemplaire qui en fait un auteur à suivre.
Site de l'auteur: Ici
Œuvres :
1989 : Chameleon
1989 : Slam Dunk
1990 : Akagasuki
1992 : Baby Face
1993 : Hang Time
1996 : Buzzer beater
1998 : Pierce
1998 : Vagabond
1998 : One on One (jeu PSX, chara designer)
1999 : Tokaimon
1999 : Real
2002 : I love this game
2005 : Lost Odyssey (jeu Xbox 360, chara designer)
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