mercredi 27 juin 2007

Test : Escaflowne

Le début de cette série de 26 épisodes, créé en 1996, paraît stéréotypé. L’héroïne Kanzaki Hitomi est amoureuse d’un camarade de classe appartenant à son club de sport. Elle tire les cartes de tarot pour connaître son avenir et pour rendre service à ses amis. Triangle amoureux et romance lycéenne semblent destiné à toucher un public féminin. Mais les événements basculent lors d’un entraînement au sprint. Hitomi percute un mystérieux garçon apparu soudainement au milieu de la piste. Malheureusement il n’arrive pas seul. Un dragon surgit à sa suite, et les personnages courent se réfugier dans un temple. L’énigmatique garçon tente de terrasser la bête féroce au moyen d’une épée, et est sauvé in extremis par Hitomi et son don de voyance. A la fin d’un combat captivant, le dragon est vaincu, et le garçon lui arrache une pierre flamboyante de son cœur encore palpitant. Un rayon de lumière fait alors son apparition, emportant Hitomi et Van, le guerrier. A son réveil Hitomi se retrouve sur une planète cachée au-delà de la Lune nommée Gaia.



Dans la suite de l’intrigue, Hitomi est entraînée dans une guerre opposant l’empire Zaibacher au reste de la planète. Les secrets issus du passé des personnages, et surtout celui des ennemis forment le principal intérêt de l’anime où triangle amoureux et combat sont plus traditionnellement présent. Chaque épisode est mis sous le signe d’une carte de tarot. Le thème du destin lié à ce jeu de carte peut paraître futile au premier abord, mais les personnages se donnent bien comme but final la maîtrise totale de la destiné individuelle et communautaire grâce à la technologie Atlante, et ce, quelqu’en soit le prix à payer. Les personnages de Dornkirk, Folken et de Dilandau prennent toute leur mesure et leur caractère tragique lorsqu’on les replace dans cette quête.



Tentative originale de mélange entre shojo et shonen, Escaflowne est une sorte d’Ovni qui se déroule dans un contexte de science fantasy, où technologie, magie et êtres surnaturels cohabitent. Ce caractère hétérogène se perçoit aussi au niveau de l’équipe de production, où se côtoient Kawamori Shoji et Nobuteru Yuki. Le premier s’est fait connaître pour des séries de SF comme Macross, tandis que le second est renommé pour son travail dans le domaine de l’heroic fantasy sur Les Chroniques de la Guerre de Lodoss. Les amateurs de cet illustrateur ont été surprit par la longueur curieuse des nez des personnages, qui rappellent ceux de Macross Plus. Mais ce détail ne perturbe pas pour autant l’animation ou le plaisir graphique lié à la série. Quand à l’aspect shojo, il a pu en énerver plus d’un : les histoires de cœur d’Hitomi ne sont pas toujours très palpitantes et semblent parfois juste servir à ralentir l’avancé de l’intrigue.



Dans le film tiré de la série sorti au Japon en 2000, le caractère dramatique a été accentué par rapport à l’aspect shojo. La plus part des triangles amoureux passent à la trappe, mais les récits secondaires, qui donnaient tout l’intérêt à la série, aussi. Bien réalisé mais un peu vide comparé à l’anime, le long métrage réjouira les amateurs d’heroic fantasy ne connaissant pas l’anime original.



Produit par Sunrise, connu au Japon pour ses séries de robot, Escaflowne présente des mecha semi organique au design intéressant. Certain possèdent des capes les rendant invisibles, ce qui donne l’occasion d’utilisé des images de synthèses parfaitement intégré dans les images 2D. Escaflowne, le robot de Van, interagit avec lui en mimant ses mouvements. Dans un épisode tout ce que le robot ressent est perçu par son pilote lorsque Van réussi à le déplacer comme s’il s’agissait d’un second corps qu’il pouvait contrôler par la penser. Tout ceci vise à renforcer l’intensité des combats, en augmentant l’angoisse du téléspectateur par rapport au sort des pilotes, qui ne sont plus dans un robot surpuissant protégé de la douleur des coups reçus. Il semble que l’évolution des créations de mecha de Kawamori tend vers un renforcement du réalisme et de l’interaction entre les émotions du pilote et de se machine. Macross faisait partie des premiers anime de mecha de la veine réaliste au même titre que Gundam et Patlabor, animes dont il a également participé à l’élaboration des robots.



Une part importante du succès de la série Escaflowne repose sur la musique créée par Kanno Yôko et Mizoguchi Hajime. Les deux compositeurs se sont réparti les musiques et ne se sont pas concerté ensuite. L’ensemble est un assez remarquable mélange de musique symphonique, de chœur légèrement mystique et de musique pop (voir générique de fin). Là encore Escaflowne se montre hétérogène. La partie créée par Kanno Yôko a été enregistrée avec l’orchestre symphonique de Varsovie. Elle avait déjà essayé le mélange de musique plus classique et de l’animation avec Macross Plus. Pour Cowboy bebop, elle s’installa à New York afin d’enregistrer des morceaux cette fois très Jazz. Autre curiosité, la série révèle Sakamoto Maaya, jeune lycéenne qui double le personnage principal et devient du jour au lendemain une star dans le monde des animes. Elle interprète d’ailleurs cinq chansons dont l’opening d’Escaflowne.



Ainsi, on constate qu’Escaflowne est un mélange curieux parfois réjouissant parfois grinçant, mais qui en fin de compte mérite largement d’être vu.



Aucun commentaire: