Nous avons rarement l’occasion d’être confronté à un « manga » français et peu sont ceux qui arrivent à se faire un nom. Quand on parle de « manga » français on pense tout de suite à Dofus des éditions Ankama. Maintenant il faudra compter avec les œuvres que l’on peut découvrir en prépublication dans le magazine Shogun. Cette fois ci mon attention s’est plus particulièrement portée sur B.B. Project dont le premier tome est sorti chez tous les bons revendeurs le 16 mai 2007 aux éditions « Les Humanoïdes associés ».
Ce « manga » nous raconte l’histoire de Franck, un jeune parisien récemment arrivé à Kyoto. Officiellement il est là pour terminer ses études mais en réalité le Japon représente pour lui un Eldorado du jeu vidéo et de la japanime. Malheureusement pour lui la population de Kyoto a dernièrement subit une vague de crimes sans précédent et les immigrés sont désignés comme coupables. Bientôt Franck est confronté à la monter du racisme et est menacé d’être renvoyé en France par un groupe d’extrémistes prônant l’exclusion des Gaijin. C’est alors qu’il fait la rencontre d’une bande rivale qui se destine à la protection des nouveaux arrivants. Ils lui révèlent l’existence du B.B. Project, un tournoi où les Gaijin peuvent gagner leur droit de rester à Kyoto.
La première chose qui frappe lorsque l’on feuillette ce « manga » est incontestablement sa qualité graphique bien au-delà de ce qu’on peut attendre d’une œuvre française peu habituée au style japonais. Les arts en fin de tome sont tout simplement magnifiques, vous pouvez d’ailleurs les découvrir, en plus d’autres, sur le lien en bas de cette chronique. On reprochera tout de même au dessinateur d’utiliser trop de dégradé de gris ce qui rend parfois certaines planches confuses. La deuxième chose que l’on remarque c’est la mise en scène des cases qui souvent relève de l’anarchie totale mais c’est ce qui donne son aspect nerveux à l’œuvre. Une chose est certaine la première impression est plus que correcte. On se plonge ensuite dans la lecture et une chose est sure, il y a de quoi lire. On est loin de Blame ou Abara et de ses personnages aphones. Franck est un personnage assez sympathique qui visiblement doit cacher un lourd secret et les autres personnages restent très charismatiques. L’histoire quand à elle reste assez basique et certains événements semblent inappropriés comme les pouvoirs. Le thème du racisme mit en rapport avec l’arrivée d’un petit français au Japon est une assez bonne idée car on a tendance à oublier que ce pays est une terre où il est difficile d’être accepté. Enfin, je pense que ce « manga » mérite notre attention mais il est fort probable qu’il divisera les amateurs du genre.
Galerie du dessinateur: ici
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