vendredi 29 juin 2007

Test : L'autre monde


Shû est un jeune garçon d’une douzaine d’année qui a du mal à maîtriser le sport qu’il pratique, le kendo. Un soir, alors qu’il monte se ressourcer au calme sur les toits de la ville, il croise le regard d’une jeune fille, Lala-Ru, assise au sommet d’une cheminée. C’est alors qu’apparaît une étrange machine qui pourchasse la fillette. Sans hésiter un instant, Shû vole à son secours, mais il n’est pas de taille à lutter et se retrouve aspirer par l’engin. Quand il reprend ses esprits, il n’est plus chez lui, mais dans un autre monde lui semblant totalement inconnu. Perdu, il se lance à la recherche de Lala-Ru, mais il est rapidement fait prisonnier. Il se retrouve enrôlé de force dans une armée d’enfant, qui agit contrainte et forcée, pour le compte d’un tyran rêvant de conquêtes à bord d’une immense forteresse mobile. Shû découvrira que Lala-Ru et le médaillon qu’elle porte son la clef des plans du tyran, mais un autre problème se profile : comment rentrer chez lui.



Cette série est née dans la tête du réalisateur Daichi Akitarô. Ce monsieur a débuté au début des années 80 en tant que directeur de la photographie, sur des productions aussi bien animées qu’en prise de vue réelles. Pourtant ce n’est qu’à partir de 1995 qu’il commence à passer à la mise en scène de série essentiellement comique et destiné à des jeunes comme Nurse Angel Lilika SOS, Kodomo no Omocha Ojamumaru, Jubei-chan ou Atashinchi. En 2001, il dirige une série qui sera élue « série de l’année », Fruits Basket, tiré du fameux manga de Takaya Natsuki. L’autre monde, réalisé en 1999, fait figure d’Ovni, tant sa noirceur tranche avec les productions qu’il a pu diriger jusqu’ici.



Autre membre important associé au projet : le scénariste Kurata Hideyuki, lui aussi connu pour l’écriture de sujets beaucoup plus léger et délirant comme Excel Saga, Battle Athletes ou R.O.D. Pourtant le tandem Daichi/Kurata fonctionne à merveille, épaulé par de formidables musiques signées Iwasaki Taku, un jeune compositeur qui s’est illustré sur les OAV de Kenshin, R.O.D. et la série TV Get Backers. Ce dernier s’inspire beaucoup des musiques de grands compositeurs Hollywoodiens, notamment Hans Zimmer, tout en rajoutant quelques instruments ou arrangements typiquement asiatiques.



Voici un anime bien atypique ! Au premier abord, les dessins et les personnages laissent penser qu’il s’agit d’une série pour les enfants, mais il n’est est rien, bien au contraire. Malgré une ambiance de couleurs orangées assez chaudes, L’autre monde est un anime extrêmement sombre, mettant en scène des scènes d’une cruauté rarement évoqué dans les animes. Ainsi, le tyran dirige la forteresse où échoue Shû envoie ses soldat vers une mort certaine, sans aucun état d’âme ; la scène est d’autant plus insoutenable que son armée est essentiellement composée d’enfants ! Mais l’image la plus forte reste le viol de Sarah, une fillette américaine qui ne comprend pas comment elle est arrivée dan ce monde, tout bonnement donnée en pâture à une grosse brute qu’elle finira par tuer...



Toute violence n’est évidemment pas gratuite, et se justifie dans un scénario d’une grande noirceur. De plus, aucune image crue n’est montré, les scènes plus dures sont suggérées, c’est bien là que réside la force de cet anime. Bien entendu, au Japon, elle n’a pas été diffusée à une heure de grande écoute mais très tard le soir, après minuit.



Ce créneau de diffusion nocturne est un phénomène récent. Dans les années 80, certains animes à caractère érotique (Lemon Angel) avaient déjà été diffusé la nuit, mais cette pratique se généralise en 1996 avec Elf o karu monotachi. Cette courte production s’adresse à un nouveau public, qui travail en journée et n’a pas forcément le temps de regarder les grands animes diffusé entre 18h et 20h. L’horaire permet ainsi d’aborder un ton ou un thème plus adulte. De plus le format de 13 ou 26 eps est assez court et permet une sortie vidéo rapide et peu coûteuse. Progressivement, ce nouveau marché va prendre la place de celui des OAV qui à l’époque est en perte de vitesse. C’est ainsi que sont produit Berserk, The Big O, Hellsing ou Cowboy Bebop.



L’autre monde s’inscrit donc dans cette catégorie de séries généralement plutôt bien réalisés et évitant les longueurs inutiles.


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