samedi 30 juin 2007

Naru Taru



Quand une jeune fille part en vacances retrouver ses grand-parents, elle est loin de se douter y rencontrer une créature qui changera non seulement sa vie, mais aussi ses réactions et sa mentalité en la mettant dans des situations difficiles pour son jeune âge. Quand l'innocence d'une gamine vole en éclats, Mohiro Kitoh se fait un plaisir de nous le transmettre.




Shiina est une fillette en dernière année d'école primaire. Comme à l'accoutumée, elle se rend chez papi-mami pour y passer une partie de ses vacances d'été. Dynamique, sportive et complètement naïve, celle-ci passe ses journées en compagnie des enfants du coin.
Lors d'un défit de natation, Shiina manque de se noyer, emportée par le courant et l'épuisement. Alors qu'elle sombre dans les profondeurs de la mer, elle rencontre celui qu'elle baptisera Hoshimaru, une sorte de petit animal tout mignon en forme d'étoile (Hoshi = étoile). Après son réveil, elle le retrouve et il décide de l'accompagner.
C'est ainsi que la fin des vacances de Shiina arrive et qu'elle s'apprête à retourner à sa vie « normale ».


L'histoire de Naru Taru débute d'une façon des plus innocentes qui soit : jeune fille rencontre petit monstre aux alures de peluche, qui possède tout de même quelques capacités étonnantes. Il vole, il se déforme et semble bien attaché à la petite Shiina. Là où l'anime traine un peu en longeur au démarrage, le manga met tout se suite en scène des personnage d'une importance relative pour le futur de notre héroine et qui semblent en savoir long sur Hoshimaru. Toujours d'un âge inférieur à une quinzaine d'années, ceux-ci semblent aussi posséder une créature aux airs étranges et variés, et qui semblent parfois très dangereuses...




Là, l'histoire débute : les créatures ne sont pas toutes aussi gentilles et mignones qu'on le croit dans un premier temps. Commandées par des gamins, elles tuent, massacrent et détruisent. Malheureusement pour elle, Shiina est bien souvent au centre de ces actes et doit faire face à la mort bien assez tôt. Des gens meurent devant elle, et elle devient aussi la cible de certaines attaques. Mais qui pourrait la croire ? Qui pourrait la soutenir ? Personne. Ni son père, ni Akira, une jeune fille suicidaire elle aussi en possession d'une de ses créatures bizarre qui montre bien souvent une indifférence et un détachement bien triste face aux situations où Shiina est en danger. Non, Hoshimaru reste son seul soutien, mais comment réagira-t-elle lorsque celui-ci devra tuer pour la protéger ?




Car c'est bien là le point central de l'histoire. Kitoh semble prendre un plaisir malsain à trouver mille et une façons de réduire en bouille la gaieté et l'innoncence de la petite Shiina. Des situations de plus en plus difficiles et choquantes, pour l'héroïne comme pour le lecteur. Finalement, le contraste entre les traits doux et enfantins de Shiina accompagnée de sa peluche magique est énormé comparé aux scènes de massacres dont elle est témoin. Et cette différence autant marqué par le dessin de Kitoh que par le choix de ses personnages. Les plus touchés sont des fillettes d'une dizaine d'années, confrontées à des situations profondément malsaines n'ayant qu'un seul but : réduire à néant leur doux âge d'innoncence.




Choquant. C'est l'adjectif qui décrit le mieux cette histoire : le lecteur est choqué face à ces situations où même un adulte ne sortirait pas phychiquement indème, alors une fillette... Mais c'est sans doute là le principal intêret de Kitoh : choquer le lecteur, le faire réagir, car dans notre monde, bien des enfants peuvent eux aussi être confrontés aux mêmes situations.


Note explicative :
Naru Taru est à la base un manga en 12 volumes qui a commencé à être édité par Glénat, qui stoppa cependant sa parution après deux volumes suite aux scènes très choquantes que l'on y trouve. L'anime quant à lui laisse un peu sur sa faim et ne répond aucunement aux questions que l'on est en droit de se poser. Glénat détennant toujours les droits de la série, nous sommes actuellement dans une impasse pour connaître le dénouement de l'histoire.

Aucun commentaire: