samedi 30 juin 2007

Profil : Ôtomo Katsuhiro


Né en 1954 dans la province agricole de Miyami, situé à plusieurs centaines de kilomètres de Tokyo, le jeune Ôtomo Katsuhiro est un fou de cinéma et de bande dessinée qui se lance dès la fin du lycée, à l’assaut de la capitale, avec la ferme intention de devenir mangaka. En 1973, il publie dans le magazine Action Comics sa première histoire, Jûsei, une adaptation de Mateo Falcone et Prosper Mérimée, et réalise par la suite quantité d’histoires courtes, forgeant son dessin semi réaliste, innovant notamment dans la représentation des visages. Mais outre une patte inimitable, Ôtomo se distingue par le choix de ses sujets et le ton de ses récits. S’il aborde volontiers à ses débuts les genres canoniques du manga, il se tourne rapidement vers un style d’histoire totalement personnel, à mi chemin entre la chronique de mœurs et le registre satirique.



Habitant la banlieue populaire de Tokyo, il se plait à décrire, avec humour acerbe, le quotidien des étudiants désargentés, jeunes couples avec enfants, yakuza miteux et autre paumés en tout genre qui la peuplent. De la soirée arrosée entre pote qui dégénère à une tentative de viol calamiteuse, en passant par le quotidien de SDF complètement allumés, chacune de ces histoires est un moment d’anthologie, le tout découpé et mis en image avec un talent alors en pleine explosion. Ce qui est certain, c’est qu’entre 1973 et 1982, Ôtomo va publier plus d’une soixantaine d’histoires courtes, autant de trésor qu’il nous reste encore à découvrir. En 1977, il entame son premier récit d’envergure, Sayonara Nihon, qui relate les aventures d’un karatéka nippon à New York.

En 1979, Ôtomo s’essaie pour la première fois à la science fiction avec Fireball, tandis que paraissent les deux premiers recueilles d’histoires courtes, Short Peace et Highway Star. L’année suivante on voit le lancement de Domu (Rêve d’enfants en VF). Ce thriller fantastique situé dans les grands ensembles de la banlieue de Tokyo permet à Ôtomo de roder certaines thématiques que l’on retrouvera dans Akira, ainsi qu’un mode de narration inspiré par le cinéma. C’est le « Choc Ôtomo » : ce récit lui vaut le Grand Prix japonais de la science fiction, et le dessinateur est catalogué chef de file d’une nouvelle vague du manga. Les deux années suivantes, Ôtomo diversifie ses activités : il écrit des scénarios pour d’autres dessinateurs, réalise des illustrations pour des magazines et se consacre à son premier long métrage live : Jiyuu o Warerani. Le 20 décembre 1982 voit le début de la prépublication d’Akira dans Young magazine : l’œuvre monopolisera quasiment l’auteur jusqu’en 1990.



Même si l’on peut regretter que les qualités humaines et l’humour qui faisait l’originalité de la première période d’Ôtomo se soient perdus en chemin, on ne peut que s’incliner cette fresque de SF visionnaire. L’auteur y décrit une jeunesse survoltée et suicidaire, dans laquelle vont se reconnaître des milliers de lecteurs, Akira devenant un des rares best-sellers mondiaux de la BD. Ôtomo au sommet de son art, déploie une science achevée de la narration et dépeint un Tokyo Post-apocalyptique avec un nombre de détails impressionnant. Véritable superproduction en BD, Akira, frappe par sa violence nihiliste et le réalisme des dévastations, qui culmine lors des séquences de destruction de la ville, véritable vision de fin du monde.



Exceptés les scénarios de Rojin Z et Mother Sarah (respectivement dessinés par Okada tai et Nagayasu Takumi), Ôtomo se désintéresse par la suite de la bande dessinée, sans doute parvenu à une forme d’aboutissement avec Akira et accaparé par ses projets dans le domaine du cinéma d’animation.



Oeuvres:

-Mangas:

1973: A Gun Report
1979: Short Piece
1979: Highway Star
1979: Fireball
1981: Good Weather
1981: Sayonara
Nippon
1981: Hansel and Gretel
1982: Kibun wa mo senso

1982: Boogie Woogie Waltz
1982: Jiyu o warera ni{{{diac}}}
1982-1990 : Akira (prépublication dans un magazine)
1983: Dōmu
1987: The Order to Cease Construction{{{diac}}}
1987: Coming Soon
1987: See You Again
1987: Robot Carnaval (Roboto kânibauru)
1991: Zed (scenario)
1995: Akira Club (Artbook)
1996: SOS Dai
Tokyo Tankentai
1996: Cannon Folder
2002: Hipira-kun (scénario)


-Films:

1988: Akira
1990: Memories (Un sketche sur les trois que comporte le film)
1991: World Apartement Horror (Warudo apaatoment hora{)
1991: Rōjin Z (scénario)
2001: Metropolis (scénario)
2004: Steamboy
2006: Freedom Project

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