Le monde dans lequel nous évoluons change. Notre technologie nous ouvre de nouveaux horizons tandis que la beauté passée se fane lentement. La faune et la flore disparaissent, les déserts grandissent et doucement l’air se charge de poison. Où en serons nous dans quelques années ? Ergo Proxy nous montre l’une des probables réalités qui attend nos enfants. La Terre est ravagée et est devenue inhabitable. Mais l’humanité s’est créée un havre de paix : Romudo. Une vaste cité comme il en existe des dizaines sur cette planète en ruine. Ici il n’est pas question d’un sermon sur l’écologie mais seulement d’une démonstration de ce que notre société peut engendrer. Sommes-nous destiner à donner naissance aux monstres qui arpentent nos cauchemars de part nos actes et vicissitudes ? Cet anime de Dai Sato réalisé par les studios MANGLOBE, GENEON et WOWOW nous plonge dans ce monde post apocalyptique, à l’aube où le chaos est sur le point d’anéantir la société parfaite que l’Homme a mis tant de temps à bâtir.
C’est en compagnie de Lyr Meyer, jeune inspectrice du Bureau des Renseignements de Romudo, que nous découvrons les premières images de cette immense cité protégée du poison extérieur par un dôme de lumière. Les rues sont tranquilles et les passants se suivent avec une extraordinaire synchronisation. Parmi eux déambulent des androïdes. Souvent « de compagnies », ils aident au fonctionnement de la société. Lyr est accompagnée de l’un d’eux : Iggy, un être synthétique indispensable au bon déroulement de ses enquêtes. Mais cette société idéale commence à s’effondrer lorsqu’un virus informatique nommé « COGITO » contamine les androïdes. Lyr Meyer mène l’enquête. C’est alors qu’une nouvelle menace fait son apparition : les Proxy s’éveillent. Ces créatures cachées dans les profondeurs de Romudo brisent leurs liens et se lancent dans d’horribles massacres. Après une dure journée, Lyr rentre dans son appartement où elle est soudain agressée par un Proxy après avoir trouvé un étrange message sur son miroir : « Awakening » (trd: réveil). Suite à se tragique accident, Lyr décide d’enquêter et ce à l’encontre des ordres de ses supérieurs. Elle rencontrera alors l’énigmatique Vincent Law, un jeune immigrant semblant être pris dans une histoire le dépassant totalement. Pourchassé par les autorités et par un Proxy, il semble être au cœur d’un complot dont les secrets pourraient remettre en cause les fondements de la société.
Dès les premières secondes l’anime s’annonce visuellement hors norme. A l’image de Lain et autre Texhnolyze l’atmosphère se veut sombre et oppressante. Le blanc, le gris et le noir dominent et les rares couleurs visibles semblent même interdites. Les seuls éléments tranchants perpétuellement avec l’univers graphique sont le maquillage bleu des yeux de Lyr. D’un point de vue plus général l’univers graphique est très beau et les effets de flou renforcent l’ambiance.
Les personnages sont très charismatiques et plus particulièrement Lyr dont le style gothique est des plus plaisant. Les Proxy ont bénéficié d’un traitement plus particulier comparativement aux passants, souvent identique, et aux androïdes tous conçus sur un ou deux modèles différents. Ils sont des personnalisations de la décadence cachée de Romudo, ce qui expliquerait leurs allures monstrueuses et leurs styles vestimentaires tirant sur le sadomasochisme. Au fil du temps d’autres protagonistes font leur apparition tel Pinot, Queen, le maire et les habitants de la « commune », tous jouant un rôle dans l’extraordinaire toile que forme le scénario.
Musicalement parlant ce titre reste dans les normes. Les musiques sont assez présentes et renforcent l’aspect dramatique, oppressant ou survolté de certaines scènes. L’opening très rock et l’ending sont par contre très réussis et collent parfaitement à l’ambiance.
Cet anime, bien que grandiose ne plaira pas à tout le monde. On lui reprochera parfois une atmosphère trop sombre ainsi que l’absence total d’humour. Les adeptes des animes gais, surchargés de couleurs et respectant la règle du rire toute les 20 secondes seront assurément déconcertés. Par contre les fans des œuvres noires de Yoshitoshi Abe seront aux anges. Si on est proche de Lain dans l’univers graphique, on en est loin du point de vu scénaristique mais Ergo Proxy reste tout de même au dessus du lot. On prend un plaisir certain à suivre les aventures de Lyr et Vincent dans ce monde regorgeant de secrets plus surprenants les uns que les autres.
Enfin un anime qui sort du lot, et c’est assez rare pour que nous le remarquions. Les fans de Serial Exeperiment Lain et Texhnolyze adoreront. Les autres seront peut être surpris par l’atmosphère, mais que cela ne les empêche pas de s’essayer à cet OVNI car c’est tout de même de la très grande japanimation.
2 commentaires:
Personnellement, j'adore l'opening qui est superbement réalisé aussi bien au niveau de la musique que des images. Ils sont rarement si bien travaillés ; )
C'est très beau à voir et ça semble travaillé. Je suppose que c'est à voir quand on a le temps.
Enregistrer un commentaire